07/05/2006

Scarface : l'art de jeter ses fautes à la face des autres lascars


Un dérivé de films de gangster des années 50, version toxico en 83. De la même façon que Tony Montana a pris fictivement exemple sur Boggart, Tony Montana servira de modèle réel, et sert toujours de modèle, à une cetaine catégorie de jeunes. L'irrésistible ascension du caïd, bien que se terminant de façon tragique (pour lui) se calque sur l'idéologie selon laquelle ce n'est pas la faute des meurtriers s'ils tuent. D'une certaine manière, il est vrai que ce n'est de la faute de personne puisque Tony invite ses disciples à l'imiter, en avouant lui même qu'il doit son attitude et sa façon de parler, insolentes, à un autre que lui, à Humphrey Boggart, aux films hollywoodiens: il ne pouvait pas résister au "rêve américain," en tant que portoricain vivant sous le régime castriste.
Une fois que Tony parvient selon ses propres termes, à enlever ses mains de la m**** parce qu'elles "sont faites pour l'or", c.à.d. à se défaire de son job de cuistot pour celui de dealer, après moultes altercations et réglements de comptes avec un boss gênant (ah ! la scène où il trucide Frank sur fond de musique de film d'horreur...et où il a ce mot, terrible "je suis parano"!!), après tout cela, il parvient au sommet, au "power", lui qui ne veut rien moins que le monde. Le sommet pour lui c'est l'argent. Une fois qu'il a le pouvoir il dégote la femme de ses rêves (la belle Pfeiffer), qui est accessoirement la femme de son patron. Seulement, et c'est là le thème de sa chute, il est trop honnête. S'il vend de la coke à toutes les capitales de l'Etat uni, il ne poignarde personne dans le dos, lui! C'est sa bonté même qui le perd. Les bêtises, c'est par amour qu'il les fait. Elvira sniffe lors de leur première sortie, il l'imite, et l'on se souvient qu'il finit le nez dans la farine dans son palais de plastique. Il change de voiture, parce qu'Elvira (qu'il veut alors conquérir) ne veut pas monter dans sa vieille cadillac (qu'il rêvait d'avoir alors il n'était pas encore au sommet). Il rompt avec son patron à cause d'elle (parce qu'il lui fallait plus d'argent pour pouvoir sortir avec elle), et c'est à cause d'elle qu'il le tue, puisque la scène d'après le meurtre nous le montre en train de réveiller Elvira dans ses draps de satin. Ah, la, la.
Ce n'est donc pas la faute de Montana. Pas la faute de Montana s'il est c*** et s'il finit shooté. La faute aux films, la faute aux femmes. Comme dans la vie, évidemment!

6 commentaires:

Anonyme a dit…

-Je suis entièrement d'accord avec ta conclusion.
-...
-Oui ?
-...
-Evidemment que je ne suis pas une femme. Comment le savez vous ?

Anonyme a dit…

L'homme rêve de pouvoir et d'argent, mais dans quel but? Serait-ce pour aider son prochain, pour changer le monde? J'en doute. Ne serait-ce pas plutôt pour impressionner ses voisins. Malheureusement, incessante est cette lutte. Scarface ne m'a pas plus impressionné que cela, je dois bien l'admettre. Pour moi Al Pacino y est le comique de service. Mais sommes nous mieux que lui ? J'en doute également. Et les publicitaires/commerçants le savent aussi. Que dire de la mode des portables... vaste sujet, plus dangereux qu'utiles... Je m'emporte certes, mais comprenez que le portable ne vous sert à rien, si ce n'est qu'à paraître, lorsque ce n'est pas pour faire comme tout le monde, car est bien idiot celui qui est heureux de se faire appeler sans arrêt. "Allo, t'es où", "Allo, t'arrives quand"... des conversations souvent très utiles et qui nous conditionne finalement à devenir des moutons de panurges, près à se faire traquer où que l'on soit. Quel fou peu me dire qu'il se sent plus libre depuis qu'il a un portable ? Le mot liberté ne rime pas avec portable ni avec argent ni avec pouvoir, car les trois vous bouffent.
Messieurs, dames, bonsoir :)

Anonyme a dit…

Très bien vu :-)

Anonyme a dit…

Pour ta gouverne c'est de la vraie coke que l'acteur a utilisée pour la scène de la fusillade...moi je pense que c'est coppola le coupable

Anonyme a dit…

Finalement peut-être que ce Film illustre tout aussi bien les theories de Girard... Non ? L'homme apprend quels objets il doit désirer. Sa mére en voyant son pére la désirer, sa voisine pour éviter de se battre avec son pére...

Quant à Hector : il me semble que tes généralités jétent le discrédit sur ta réflexion... "L'Homme", ça fait beaucoup de subjectivité réunie dans un même objet. Il est bien possible que beaucoup d'entre ceux qui possédent un portable ( personellement c'est pas mon cas, donc on peut pas dire que je me défende...), que nombre d'entre eux disais-je, l'utilisent de façons riches et variées qu'il serait bien présemptueux de postuler avec certitude... Pour un jugement qui n'engage à aucun engagement finalement. Tu dis d'un côté "Nous ne valons pas mieux" et de l'autre : "nous ne valons pas mieux, regardez-vous". Ce qui fait que tu te retranches du "Nous" initiale. A la fin, il y a toi d'un côté et les autres qui sont pas mieux. Toi qui est mieux ? Et d'où tires-tu tant de vertues ? De tes plaintes ?

Bon, désolé si je m'emporte, mais c'est le rire qui me terrasse...

A plus

Anonyme a dit…

En tout cas, moi j'ai bcp aimé le film, bien qu'il y ait bcp de violence
félicitation pour ton blog néo chouette?