18/12/2008

Mourir dans la Dignité: une attitude Respectueuse de l'Humanité


L'avocat Ludwig Minelli, fondateur de DIGNITAS


L’Association de suicide assisté suisse, Dignitas, porte bien son nom. L’Office de la Dignité fait descendre l’Ange de la Mort sur le patient désirer d’en finir avec la souffrance. Il ne suffit pas qu’il soit à l’agonie ; le simple désir et le cash suffisent. Etant donné que Dignitas se procure une dose de pentobarbital pour 5 euros et facture son service à 3000, des mauvaises langues disent que Dignitas est une entreprise élitiste, non soucieuse des pauvres (eh oui ! puisqu’un acte est discuté, la réponse consiste tout simplement dans sa démocratisation).

Mais n’est-ce pas se fourvoyer sur les intentions de DIGNITAS, véritable défenseur(e) de la dignité humaine ? Chassée de tous les locaux où elle accomplit sa digne besogne, chassée par des voisins englués dans leurs préjugés qui se plaignent des "sinistres" conditions des décès, Diginitas n’en continue pas moins de lutter contre toute forme de débat, contre les paroles vaines, par la générosité et la persévérance de son action.

Une solution a été envisagée par son fondateur Ludwig Minelli : installer des distributeurs de poison dans les lieux publics. Non seulement ceci permettrait de rendre DIGNITAS (et le suicide) plus populaire qu'elle ne l'est, proche du peuple, auprès des mœurs des jeunes –on distribue bien des préservatifs dans les lycées-, mais en outre cela dispenserait d’avoir à faire signer une "déclaration de suicide" à un patient indécis. Enfin, cette idée lumineuse de distributeur réduirait sensiblement les charges puisque, pour chaque opération, deux membres de DIGNITAS doivent faire acte de présence, attestant qu’on n’a pas affaire à un meurtre, mais à une mort volontaire. Et pourquoi ne pas placer des huissiers de justice auprès du moribond, tant qu’on y est ? ... C’est oublier qu’en Suisse, DIGNITAS est légale.

Le libéralisme, l’amour de l’humanité et la dignité intrinsèque de l’Homme exigent une législation en faveur du «suicide assisté » dans tous les pays (l’universalisme des Droits de l’Homme a ce mérite d’être mondialiste). L’ADMD (association pour le droit de mourir dans la dignité) œuvrant de tout chœur pour la législation de l’euthanasie en France, établit fort justement un parallèle entre les gens qui courent en Suisse pour mourir, et le combat historique pour l’IVG. Si en effet les Français ne peuvent finir leurs jours dignement qu’en Suisse, ne sont-ils pas comparables en dignité à ces femmes qui se sont faites avorter à l’étranger, à l'époque où la législation de leur pays s’y opposait ? Cette filiation entre humanistes persécutés n’est pas sans fondement.

Mais il ne faut pas se faire de souci pour l’euthanasie. L’avortement étant sur le point d’être défini comme un droit de la femme par la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU, il n’y a pas de raison pour que l’euthanasie ne suive ce même chemin. On peut en déduire que dans un avenir radieux, un homme s'opposant au suicide assisté (l'euthanasie) d’un proche, se verra inculpé pour atteinte aux droits de l’Homme. Et celui qui refusera de se faire euthanasier ne deviendra-t-il pas un criminel contre l’Humanité ?

Petite contradiction, vite résolue: le crime, littéralement, c’est l'acte de tuer, n'est-ce pas? Mais nuancez avec le substantif Humanité et, avec son cortège de la Dignité et du Respect, l'Humanité devient, par enchantement, l'exact synonyme de Suicide, d'Euthanasie, d'IVG. On obtient alors le Crime par Humanité.

Bref, "que du bonheur", comme disent les schtroumphs.


Pour plus d’infos, on consultera cet article paru au sujet de la polémique suscitée par les actions de DIGNITAS.

Enfin on pourra également (re) lire les messages à ce sujet : le premier, et le second.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

en fait si Néo, il faut empêcher tous ces gens qui nous parle de la "dignité humaine" de continuer à nuire .

Il faut à tout prix combattre ces idées révolutionnaires.

Anonyme a dit…

Cher Neodyme , merci pour votre article.
J'aurais pris Minelli pour un psychotique isolé, si je n'avais pas lu sous la plume de Jacques Attali cette "prophétie":

"Certaines parmi les démocraties les plus avancées choisiront de faire de la mort un acte de liberté et de légaliser l'euthanasie. D'autres fixeront des limites précises à leurs dépenses sur la santé, en calculant aussi une dépense moyenne en "droit de vie" que chacun pourra utiliser comme il l'entend jusqu'à épuisement. On créera un marché des "droits de vie" supplémentaire sur lequel chacun pourra vendre le sien, s'il est affecté d'une maladie incurable ou s'il est trop pauvre. On arrivera même, un jour, à vendre des "tickets de mort" qui donneront le droit de choisir entre les différents types de fin possibles: euthanasie au choix, mort-suprise pendant le sommeil, mort somptueuse ou tragique, suicide sur commission, etc ".
(extrait de Jacques Attali, Dictionnaire du XXIe siècle).

Dans l'esprit d'un jacques attali, conseiller des présidents de la république, personnage influent, il ne faudra donc plus payer pour mourir, mais payer pour vivre...

L'extrait cité au dessus se passe évidemment de commentaires superflus. J'ajouterai seulement (mais cela vous le savez sans doute) qu'Attali est membre du Bilderberg et du B'nai B'rith.

Au plaisir de vous lire

Neodyme a dit…

oui Anonyme. Il y a bien convergence des plans meurtriers, hé! hé! hé!.

Mais lequel des deux est le plus fou? Je ne sais...

Poussière d'étoile vous avez raison, comme toujours !