12/01/2010

Isabelle la Catholique et l'Inquisition espagnole



« Isabelle ressemble plus à un démon qu’à un saint » Hecham El-Essavy, 3 Janvier 1991


« L’organisation juive Anti-Defamation League of B’nai Brith a remercié le Vatican d’avoir suspendu le procès en béatification d’Isabelle la Catholique » (A.F.P. Rome, 2 avril 1991).



C’est au moyen de ces citations que Jean Dumont introduit sa magistrale réhabilitation de cette reine ignominieusement diffamée. C’est sur ce même ouvrage, L’ « Incomparable » Isabelle la Catholique, que je me fonderai pour vous faire découvrir cette femme. En vous priant par avance d’excuser la longueur du texte (imprimer le texte abîmerait moins vos yeux ...).En vous recommandant également la lecture des notes qui sont tout aussi importantes que le corps principal du texte.

Le palais de Juan II où Isabelle naquit, à Madrigal de las Altas Torres

Isabelle la Catholique, proclamée catholique de son vivant par le pape Alexandre VI, naquit en 1451 à Madrigal de las Altas Torres, petite bourgade de Castille. Fille de Jean II de Castille et de sa seconde femme, Isabelle de Castille, l’« illustre reine de beauté », elle grandit, orpheline, dans un palais délabré. La monarchie alors , appauvrie, avait abandonné ses pouvoirs à la noblesse. Paradoxalement, c’est de cette pauvreté qu’Isabelle tirera sa force, elle dont le royaume dominera le monde. Entourée dans sa jeunesse de l’hôpital de la Très Pure Conception, fondé par la première femme de Jean II (Marie d’Aragon), Isabelle se rendait aussi très certainement extra-muros, dans une communauté féminine de prière et de soins aux malades (béguinage) qui existait depuis le XIVe siècle. Ce béguinage devait devenir un monastère féminin d’une très grande importance : Marie Briceno, première éducatrice de sainte Thérèse d’Avila, sera issue de ses rangs. Pour ne rien gâter à ces si bonnes dispositions, à vingt ans, Isabelle était très belle :

« Bien faite et bien proportionnée, d’un teint très clair, les yeux entre verts et bleus, le regard agréable et franc, les traits réguliers, le visage très beau et riant », écrit son secrétaire Pulgar.

Ferdinand et Isabelle

Une querelle de succession eut lieu avant qu’elle ne monte sur le trône. Elle est tout d’abord reconnue par son demi-frère Henri IV (il ne s'agit pas de notre roi), mais celui-ci revient sur sa décision, avant de céder à nouveau sous la pression de la noblesse. Elle épouse son cousin en 1469, Ferdinand d’Aragon, Elle est reine en 1474, et lui est roi de Castille en 1475. C’est un règne à deux têtes (« une volonté en deux corps ») , qui commence alors. Les deux époux étant très unis, ils gouvernent une Espagne en cours de réunification. Ferdinand et Isabelle n’auront de cesse de rallier les nobles et les villes de l’Espagne chrétienne à la cause espagnole, dont le plus bel exemple reste la prise de Grenade.

Le règne des Rois Catholiques est marqué par la création d’un Etat moderne, en avance considérable sur son temps. Tout d’abord, les rois s’attèlent à remettre en ordre la sécurité intérieure du pays en fondant, en 1476, une armée intérieure populaire, la Santa Hermandad (sainte fraternité, police) qui rétablit l’ordre et la sécurité sur les routes de Castille, alors largement infectées de brigands et de nobliaux voleurs : ceci contribue non seulement à fonder la sécurité, mais aussi à consolider l’esprit d’unité de l’Espagne. La Santa Hermandad est une armée populaire sous le contrôle royal (présente dans toute ville) aux résultats spectaculaires. A noter que la Santa Hermandad garantit l’hospitalité aux pauvres voyageurs, avec obligation de fournir pain et vin aux personnes, et orge aux bêtes. En imposant, de même, la restitution des rentes et des pensions royales octroyées aux nobles depuis le règne de son frère Henri IV, Isabelle fait preuve d’un esprit de justice, afin d’éliminer tout favoritisme au sein de l’Etat. Dans sa volonté de rénover entièrement celui-ci , elle réalise une première grande réforme de l’Etat castillan, « en visant la tête» : le Conseil royal. Face à une aristocratie jusqu’ici toute-puissante, Isabelle et Ferdinand décident de choisir des conseillers qui n’ont pas de lien avec les groupes de la noblesse (qui fonctionnent comme des groupes de pression). Charles-Quint s’inspirera de ce conseil royal, ainsi que les Français. Mais ces derniers devront attendre Louis XV, faute de réforme semblable à celle qu’Isabelle mena à bien. Les conseillers ne sont donc plus sélectionnés pour leur rang, mais pour leurs compétences. A cette intention, Isabelle crée une sorte d’E.N.A. avant l’heure , c'est-à-dire de « collèges majeurs » auprès des Universités, dispensant une formation religieuse et morale (modèle d’internat), ouverte à tous, sans distinction de noblesse, ni de rang. Soixante-dix ans après la mort d’Isabelle, le témoin et historien Diègue Hirtado de Mendoza, écrira :

Les Rois catholiques mirent le gouvernement de la justice et des autres choses publiques dans les mains d’hommes de classe moyenne, entre les grands et les petits, sans offense pour les uns et pour les autres, dont la profession était la loi, la courtoisie [...], la vie droite et sans corruption de mœurs, sans solliciter, ni recevoir des présents » (in Guerre de Grenade).

Soucieux des pauvres, Isabelle et Ferdinand créent une représentation élue dans les municipalités, établie "spécialement pour l’utilité des personnes particulières, des pauvres et des orphelins". Cette représentation populaire est si généralisée qu’elle se retrouve transposée en Amérique dès 1530. De même, les deux époux catholiques favorisent les pauvres à tel point qu'ils mettent en place des avocats gratuits à leur service.Tout cela, on le voit, est exceptionnel pour l’époque.

Statue de Colomb et d'Isabelle, qui lui donna son aval pour les "Indes"

La réputation de Rois Catholiques qui précède Isabelle et Ferdinand parvient jusqu’aux oreilles du fameux Christophe Colomb, qui se rend auprès d’eux, parce qu’il sait qu’ils s’intéressent à l’Evangélisation. Originaire de Gênes, il sait que la flotte espagnole d'Isabelle était la meilleure au monde et que, dans son étape projetée vers l’Amérique, il lui faudrait passer par les îles Canaries, qui appartenaient à la Castille. En présentant son projet, il rencontra des difficultés, non pas d’ordre obscurantiste comme le film 1492 (de Ridley Scott) le laisse entendre, mais de financement principalement. Tout d’abord, il était bien trop sûr de lui. Après sa découverte, les rois lui écriront même «Ce que vous nous avez annoncé s’est réalisé comme si vous l’aviez su avant de nous avoir parlé» (cité par J. Dumont, p.157). Nous savons maintenant que Christophe Colomb était en possession des plans d’un premier découvreur nommé Alphonse Sanchez (Huelva, d’Andalousie). Le financement était incertain ; mais grâce à la reconquête de Grenade, on put offrir à Colomb la somme qu’il demandait. Outre tout cela, ses prétentions étaient inouïes : il exigeait que le pouvoir sur les mers et terres nouvelles lui revienne, à lui et à ses descendants. Il prélèverait 10% sur toutes les transactions. Une fois là-bas, nonobstant les instructions données par Isabelle, Colomb exploite sa conquête en installant sur les terres nouvelles une factorerie, ainsi qu’un comptoir commercial : les Espagnols et Européens en sont les salariés et les Indiens, les esclaves. Tout le profit lui revient. Lorsqu’il retourne en Amérique, il continue de pratiquer son esclavagisme et va jusqu’à envoyer à la reine un cargo rempli d’esclaves en 1499. Celle-ci, horrifiée, déclare que tous ceux qui ont amené des esclaves des « Indes » doivent les ramener ou les renvoyer libres chez eux, « sous peine de mort ». Sous l’ordre d’Isabelle, François de Bobadilla ramène des indiens esclaves qu’il libère à Haïti. Il fait arrêter Colomb et l’envoie enchaîné à la reine en octobre 1500. D’une sévérité exemplaire, Isabelle faiitexécuter les conquistadores ayant commis des crimes et atrocités envers les Indiens. En 1501, elle assume l’entière responsabilité de la colonisation de l’Amérique et de son évangélisation.

Jamais Isabelle ne dévia de ses principes de justice et de charité

Depuis Grenade, elle signe une Instruction qui protège les droits de la personne humaine, en précisant fortement que le statut des Indiens est celui d’hommes libres, « sujets naturels de la Couronne castillane » (J. Dumont, 165). Les religieux doivent convertir avec amour sans l’exercice d’aucune contrainte. L’histoire nous a appris qu’afin d’évangéliser les Indiens, il fallait d’abord les civiliser comme le firent les jésuites dans leurs « réductions » au Paraguay, en Colombie et au Pérou grâce au Concile provincial de Lima, en 1567, soit bien après la mort d’Isabelle. Mais celle-ci le prévoira trois jours avant sa mort, en instituant le système de l’encomienda. Le dominicain Las Casas lui-même, au milieu de ses dénonciations des « horreurs espagnoles », rendra hommage à la reine en ces termes :

« Les plus grandes horreurs commencèrent après que l’on sût que la reine Isabelle venait de mourir [...] Parce que Son Altesse ne cessait d’exiger que les Indiens soient traités avec douceur et que soient employés tous les moyens capables de les rendre heureux ».

On est loin, ici, de l’humanisme protestant si prompt à épargner les esclaves... et bien loin de l’image que nous donne la propagande cinématographique par le biais du film 1492, Depardieu en tête d’affiche. La reine Isabelle est campée par une Sigourney Weaver non moins belle que son modèle, mais coquette, et dont l’appât du gain n’a d’égal que la bêtise et l’indécision, face à un Colomb charmant et flatteur ! Pire encore, Colomb en Amérique semble imprégné d’un humanisme béat et naïf... Bref, pour se faire une idée de l’histoire, il est préférable d’éviter de regarder ce genre de films à prétention historique.

Isabelle campée par Sigourney Weaver


Dans la pensée « dominante », Isabelle, en plus de ne penser qu’à l’or, fut également antisémite... Avec la prise de Grenade, sans compter l’Inquisition et l’expulsion des Juifs en 1492, Isabelle voit sa réputation ternie. Mais il convient encore une fois de préciser les faits et leur contexte. L’antisémitisme suppose ségrégation : or il n’y en eut jamais en Espagne. Les mariages mixtes entre Juifs et chrétiens étaient fréquents. L’Espagne est, il faut le répéter, une exception européenne : c’est le pays qui accueillit le plus de Juifs au fil des siècles. Certes ces derniers ne sont pas considérés comme les sujets naturels des rois, mais vivent bien. Certains d’entre eux, non convertis au christianisme, travaillent avec les rois à un très haut niveau. (1) Sans cette mixité, jamais le phénomène « converso » ne se serait développé. Les « conversos » sont des juifs convertis au christianisme de leur plein gré, pour des raisons sincères le plus souvent, mais aussi, parfois intéressées, car il était bien plus facile pour un chrétien d’accéder à de hauts rangs. Ainsi, beaucoup de chrétiens anciennement juifs continuaient à pratiquer leur foi juive. Certains juifs convertis au catholicisme critiquaient ouvertement l’Eglise en étant prêtres, voire évêques ... Cela posait problème : à l’époque, il était impossible d’être chrétien et de tenir publiquement un discours à l’encontre de l’Eglise. Cela nous choque parce que les prêtres actuellement aiment flageller l’Eglise d’antan. A l’époque, on ne pratiquait pas le masochisme. Un autre problème était posé par la constitution d’une armée conversos, à Cordoue, dont 300 cavaliers armés se proclamaient prêts à intervenir pour leurs intérêts. La population chrétienne réagit par des émeutes et des pogroms, touchant des Juifs (non convertis) qui n’étaient pour rien dans l’histoire. Lors d’un voyage effectué en Andalousie en 1477, Isabelle et Ferdinand sont horrifiés à la vue de cadavres dans une ville. Ils veulent réagir et créent l’Inquisition, qui est chargée de poursuivre les juifs faussement convertis et tentant de subvertir le christianisme. Surtout, la création de l’Inquisition vise à protéger les Juifs des violences populaires, et cela fonctionne, car immédiatement après le décret, les violences cessent.

Un tableau de l'Inquisition espagnole, par Goya


L’Inquisition espagnole naît donc en 1478 à la demande d’Isabelle et de Ferdinand, par la bulle Exigit sincerae devotiones du pape Sixte IV. Ce n’est pas une Inquisition comme une autre car, contrairement à l’Inquisition languedocienne, elle durera trois siècles et demie, jusqu’en 1834 (2) . L’Inquisition fut créée, entre autres, pour mettre fin au bain de sang qui gagnait province après province, à cause des révoltes du peuple chrétien (dit aussi vieux-chrétien ) contre certains conversos qui s’étaient emparés de l’Eglise et du pouvoir, et se servaient de ces mêmes pouvoirs pour « condamner très souvent ouvertement la doctrine de l’Eglise et contaminer de leur influence judaïque la masse totale des croyants chrétiens », écrit Cecil Roth, historien juif (in A History of Marranos, 1959).

L’inquisition, faut-il le rappeler, n’avait de pouvoir que sur les baptisés, les catholiques (conversos compris) et non pas sur les juifs ni les maures, et encore moins les sorcières (2), comme on le prétend à tort. De même, le célèbre Thomas de Torquemada était de sang juif (converso), comme l’était le second inquisiteur général, Diego Desa (dominicain et ami de Christophe Colomb), et tant d’autres. Le roi lui-même, époux d’Isabelle Ferdinand, était d’ascendance juive. Nul racisme ici, mais les Rois catholiques pensaient comme tous les catholiques, que les juifs convertis au christianisme étaient supposés embrasser la foi chrétienne. Comment oser parler d’antisémitisme ici, voire même de racisme ?

Torquemada


Nous l’avons dit, immédiatement après le décret de l’Inquisition, les violences contre les Juifs cessent. Une grande campagne d’évangélisation se met en œuvre de 1478 à 1480: par un délai de grâce de deux ans, l’Inquisition n’est pas mise en place. Pendant deux ans, on tente de ramener les conversos en question à leur foi, par le moyen du «porte à porte» et du dialogue. Aucun prosélytisme ni harcèlement : les conversos visés sont bien chrétiens puisque baptisés de leur plein gré. Or, comme cette entreprise n’est guère couronnée de succès, deux premiers inquisiteurs sont nommés à Séville au terme de ces deux années. L’Inquisition se lève sur l’Espagne... Si ces mots ont le pouvoir de nous terrifier, rappelons que l’Inquisition ne concerne que les catholiques et qu’elle fut mise en place dans un pays chrétien. Il ne s’agit pas de glorifier l’Inquisition espagnole mais de prendre acte de ce que fut la réalité. Premièrement, alors que rien de tel n’existait au monde, on introduisit dans ce système la défense pour l’accusé. Après avoir été systématisée par l’Inquisition, cette défense sera mondialement reprise. En outre, l’accusé est autorisé à récuser témoins et juges. Bartolomé Bennassar, référence universitaire de l’histoire espagnole et de l’Inquisition, écrit : « Je n’hésiterais pas à conclure que l’Inquisition espagnole fut supérieure aux autres tribunaux (...) Plus exacte, plus scrupuleuse (...) Soucieuse d’éduquer, d’expliquer à l’accusé [chrétien] pourquoi il a erré. Qui réprimande et qui conseille. Dont les condamnations définitives ne frappent que les récidivistes ».

Contrairement à ce qui se passe en France, on se refuse à appliquer la peine capitale envers les sacrilèges et blasphémateurs. Contrairement aussi à ce qui se passe en France, l’Inquisition espagnole ne poursuivra jamais aucun écrivain, ni ne le menacera du bûcher. En France, Théophile de Viau échappera de peu au bûcher par un exil ; quant à Claude Le Petit il sera brûlé en place de Grève par une Inquisition « laïque » (2).

Anne du Bourg, protestant condamné en place de Grève par le Parlement, "Inquisition laïque" et "française"


Par ce refus de la peine de mort dans les cas nommés ci-dessus, l'Inquisition espagnole ramène un grand nombre de brebis au bercail. Tous ces grands juifs chrétiens ont vécu au temps de l’Inquisition : Vitoria, saint Jean d’Avila, saint Ignace de Loyola, Diego Lainez, Louis de Grenade (inspirateur de saint François de Sales) et enfin, Thérèse d’Avila, dont le grand-père converso avait été amnistié par... Torquemada.* Chose inconcevable pour qui ne juge l’Inquisition espagnole que par les B.D., fréquents étaient les cas de prisonniers de droit civil qui feignirent d’être hérétiques pour êtres transférés dans les prisons de l’Inquisition, tant les conditions de détention de celles-ci étaient confortables ... Dans les manuels scolaires, on lit, qu’en cinq ans, Torquemada fit brûler 100 000 victimes. Sur 24 ans, il y eut en réalité 400 bûchers de conversos agressifs, ce qui est beaucoup, mais n’a absolument rien à voir avec les chiffres à l’aide desquels on martèle la tête des enfants...D’autre part, les condamnés à mort ne représentaient qu’1% des accusés, selon le spécialiste danois Henningsen. Au XIXe siècle, dernier en date de l’Inquisition espagnole, il n’y eut pas un seul condamné à mort. Des chiffres à méditer !

Un inquisiteur espagnol dans Rose et Noir, le joli navet de Gérard Jugnot

Douze ans après la mise en place de l’Inquisition, peu de choses se sont améliorées. Les Rois en déduisent que, si les conversos restent « judaïsants », c’est parce qu’ils vivent à côté de leurs frères juifs. Les rois se décident donc à l’exclusion des Juifs, dans un délai de quatre mois. Sur les 200 000 Juifs, 150 000 partent. 50 000 reviendront, convertis. A ce sujet, Fernand Braudel, historien spécialiste de la Méditerranée, écrit :

« Je me refuse à considérer l’Espagne comme coupable du meurtre d’Israël. Quelle serait la civilisation qui, une seule fois dans le passé, aurait préféré autrui à soi-même ? Pas plus Israël, pas plus l’Islam que les autres ! (...) ici, dans le cadre de l’Espagne, je suis en faveur des Juifs, des conversos, des Protestants, des alumbrados, des morisques... mais ces sentiments auxquels je ne puis échapper n’ont rien à voir avec le problème. Parler à propos de l’Espagne du XVIe siècle de pays « totalitaire », voire de racisme, n’est pas raisonnable » (Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen, Paris, 1966, t.2, p.153-154)

Et certes, faire le rapprochement entre Isabelle et Hitler comme certains l’ont fait, revient à se dénoncer soi-même. Porter une condamnation sur Isabelle, c’est poser un regard imprégné d’un athéisme qui ne régissait pas cette société chrétienne. Va-t-on condamner Elisabeth Ière sous prétexte qu’elle ne respecta les Droits de l’Homme en faisant massacrer les catholiques qui refusaient de se réformer ? La comparaison est un peu forte, mais elle souligne l’anachronisme présidant à de tels jugements de valeur.


Photo: Gérard Jugnot starring Rose et Noir de Gérard Jugnot.


Il est encore un domaine où Isabelle mérite d’être citée : la réforme de l’Eglise d’Espagne. A l’époque, les désordres cléricaux étaient très nombreux, comme partout en Europe. Beaucoup de membres du clergé espagnol étaient corrompus. Or Isabelle devança la contre-réforme catholique et n’attendit pas Luther pour remettre de l’ordre dans l’Eglise de son pays ! Jean Dumont note que « dès leur avènement », Isabelle et Ferdinand ont « systématiquement » imposé que les nouveaux évêques et autres dignitaires soient choisis « selon des critères vigoureux de culture, de probité morale et de valeur spirituelle ». Isabelle, plus rigoureuse encore que son époux, réalisa une réforme laïque de l’Eglise « parfois malgré les résistances de Rome, sans équivalent nulle part ailleurs ». Dès sa montée sur le trône (à l’âge de 23 ans !) Isabelle s’attela à stipuler que désormais, ce ne seraient plus des fils de famille nobles, mais des hommes de culture, issus des classes moyenne ou du peuple, qui seraient nommés aux vacances des archevêques, évêchés, prieurés. Cette volonté passera dans les faits : à la fin du règne des Rois Catholiques, 80 évêques proviennent des classes moyennes et du peuple. C’est ainsi que Fernand Braudel peut affirmer, qu’au XVIe siècle, « l’Eglise est, en Espagne plus qu’ailleurs, largement ouverte aux pauvres » (in La Méditerranée et le monde méditerranéen). On ne s’attardera guère ici sur toutes les réformes brillamment menées par Isabelle, qui, de l’aveu de Jean Dumont, demanderaient des volumes. Une grande oeuvre est réalisée : il s’agit de la systématisation de séminaires de qualité, dont sortiront des fondateurs de charité comme saint Jean de Dieu, des docteurs comme Molino, Soto, des missionnaires comme saint Ignace de Loyola, etc.

Saint Ignace de Loyola


C’est cette Eglise qui préservera une partie de l’Europe du protestantisme, en offrant à Paris ses professeurs de théologie, tels Maldonat (Maldonato) et Mariano, lesquels forceront l’admiration de notre Montaigne... En France, il faudra patienter jusqu’au XVIIe siècle avec saint Vincent de Paul pour voir éclore des séminaires semblables à ceux d'Espagne ! Isabelle fit encore mieux avec « lEglise du peuple » dont il reste des traces aujourd’hui en Espagne. En offrant une réforme cléricale de ses « bergers » au peuple, ce dernier voyait ses évêchés, couvents, monastères passer de la corruption à la l’exigence et à la rigueur. De tels exemples devaient porter leurs fruits. Dans cet enthousiasme le peuple créa sa propre Eglise de laïcs, « trait caractéristique jusqu’à nos jours du catholicisme espagnol ». Beaucoup de confréries, congrégations et tiers-ordre virent le jour, avec dévotions, neuvaines, catéchisme, et exigeant de leurs membres le travail dans les hôpitaux, entre autres bonnes œuvres. En 1500, existait ainsi une Fraternité du seigneur saint Dominique, créée par des fournisseurs de bétail, une Fraternité de l’Esprit Saint, créée par des marins, une Fraternité des aubergistes, avec son hôpital, etc. Toutes ces confréries, explique J. Dumont, « sont les ancêtres de celles (...) qui existent toujours à Séville, également pieuses (...) et caritatives (...). Elles réalisent encore aujourd’hui, comme leurs ancêtres, d’impressionnantes processions de pénitence pendant la Semaine Sainte », mais aussi des actions « coup de poing » contre l’athéisme du gouvernement, parfois couronnées de succès: ainsi, lorsque le gouvernement autonome andalou socialiste décida que le jour de l’Immaculée Conception, 8 décembre en Espagne, ne serait plus chômée, 50 confréries firent pression... et obtinrent gain de cause !

Statue d'Isabelle en Espagne

On pourrait se demander d’où vient tout ce concert d’éloges ? S’agirait-il d’en faire une sainte ? Mon lecteur n’est pas sans ignorer qu’Isabelle la Catholique, de tous temps, fut reconnue comme telle par tous les catholiques, jusqu’à ce que sa béatification fût suspendue sous prétexte d’un tolérantisme religieux de bon aloi. Sa sainteté avait été reconnue par le pape Alexandre VI, principalement pour ses actes publics (contre l’Islam grenadin, pour son action contre les Turcs, pour son action en faveur de l’évangélisation, etc.). En outre, beaucoup d'actes publics de cette femme témoignent en sa faveur. Rappelons-en quelques-uns : elle créé des avocats des pauvres à Valladolid. En 1492, elle exige que les juifs soient traités avec respect dans leur exode et exige qu'ils soient accueillis dans les meilleures conditions possible à leur retour éventuel. En 1480, elle libère les biens paysans et ruraux de la propriété des seigneurs. En 1495 et 1500 , sous « peine de mort » elle exige de faire renvoyer et libérer tous les esclaves indiens vendus par Colomb! En 1504 dans un codicille de son testament elle demande réparation (dédommagement) des torts que les Indiens auraient pu avoir subis. Elle fait élever de grands et magnifiques hôpitaux comme ceux de Compostelle et de Tolède.

Portail de l'hôpital de Tolède, Santa-Cruz, construit à la demande d'Isabelle, désormais musée

Elle a tellement consacré ses biens et son temps aux autres, qu’elle meurt « littéralement sur la paille » et que ses exécuteurs testamentaires sont contraints de vendre ses bijoux aux enchères. Sainte ? Tous les témoins directs, jusqu’à ses détracteurs contemporains, la reconnaissant sainte en son privé et ne lui contestent son titre de « catholique » que dans la mesure où ses actes publics sont sujet à caution. Pierre Martyr d’Anghiera, humaniste italien, témoin direct de la vie d’Isabelle de Castille, écrit :

« Je ne connais personne de son sexe, dans les temps anciens ou modernes, qui soient digne d’être nommée auprès de cette femme incomparable ».

Enfin, les évêques et cardinaux responsables de sa béatification la disent, à juste titre, « un modèle pour les adolescents, les femmes, les mères et les chefs de gouvernement ».

La couronne d'Isabelle 1ère de Castille


NOTES (à lire)


( 1 ) On a souvent dit que les Juifs étaient maltraités aux temps médiévaux et même modernes, et c’est la vérité. Or, paradoxalement c’est au sein des pays les plus catholiques qu’ils furent le mieux traités. Comme en Espagne avant l’expulsion, mais aussi et surtout, au Vatican... C’est le témoignage qu’apporte le rabbin et historien David Dalin dans son livre sur Pie XII , Le mythe du pape d’Hitler. Il cite un chercheur de l’Université de Cambridge, Israël Abrahams, qui écrit que « c’était une tradition pour les papes de Rome, de protéger les Juifs de leur entourage » (in Jewish Life in the Middle Ages). Thomas Madden, autre historien juif, quant à lui, écrit que « l’Eglise [catholique] était la seule, en Europe, parmi toutes les institutions médiévales, à régulièrement condamner les persécutions des Juifs ». Rome et les Etats pontificaux ont « en tout temps », préservé les juifs des attaques et des expulsions, dixit Madden. Expulsés de Crimée en 1016, de Paris en 1182, d’Angleterre en 1290, de France en 1306 de Suisse en 1348, de Hongrie en 1349, de Provence en 1394, d’Autriche en 1422, etc., les Juifs ne furent jamais expulsés d’Italie, pays qui était sous la protection pontificale! Madden en conclut que « le seul endroit sûr pour être juif, en Europe, c’était sur les terres du pape » (in Crisis, Janv. 2003). C’est un énième historien juif, Cecil Roth, qui démontre que les papes à Rome étaient les seules autorités « au monde » à élever la voix: « Parmi toutes les dynasties d’Europe, écrit-il, non seulement la papauté se refusait à persécuter les juifs (...) mais tout au long des siècles, les papes ont été leurs seuls protecteurs [...] La vérité, c’est que les papes et l’Eglise catholique, depuis ses tout débuts, n’ont jamais été responsables, d’aucune persécution physique de juifs. (...) Et nous, les juifs, nous devons en être reconnaissants ». Dans sa longue liste des papes le rabbin David Dalin situe Sixte IV en très bonne place, oui, vous avez bien lu: Sixte IV, le même pape qui accorda l’Inquisition à Isabelle et Ferdinand... Sixte IV « fut aussi l’un des papes de la Renaissance les plus judéophiles, pendant une période où se perpétuait la tradition de soutien aux juifs », rappelle D. Dalin.


Le pape Sixte IV, qui accorda l'Inquisition espagnole à Isabelle, fut un des papes les plus "judéophiles", selon David Dalin

Alexandre VI, un des "Borgia" de si sinistre mémoire et qui, entre autres, osa qualifier les Rois de « Catholiques », obtient la palme du pape « le plus favorable aux juifs » de toute l’histoire dans le palmarès du rabbin David Dalin. Non seulement Alexandre VI protégeait les juifs et en comptait à son service (astronomes, médecins), mais accueillit ceux-là mêmes qu’Isabelle avait chassés... Pie XII, qui fut bien plus saint que son lointain prédécesseur, s’inscrit naturellement dans cette tradition en protégeant un très grand nombre de Juifs pendant la 2de guerre mondiale, quoi qu’en disent les communistes et autres dégénérés du même acabit.

Eugenio Pacelli, le pape Pie XII


( 2 ) La légende noire de l’ Inquisition vient, de manière générale, de la façon, dont furent traitées les sorcières en Europe ainsi que de l’affaire Galilée. Mais la légende noire de l’Inquisition espagnole provient plus précisément de ce qu’elle a duré si longtemps et persistait à exister tandis que les "Modernes" germaient, et nécessitaient un repoussoir dans leur idéalisation d'une société en voie d'être débarrassée de tout carcan religieux. Sait-on seulement que, lorsque l'on décida de supprimer l’Inquisition, en 1834, le peuple espagnol fit circuler une pétition dans le but de la maintenir? Ce peuple était-il fanatique? Pourtant, contrairement aux autres pays européens et protestants, l’Inquisition espagnole n’a jamais condamné ni même brûlé de sorcières –les représentations classiques de l’Inquisition consistant à montrer de belles femmes (sataniques) torturées par des moines sadiques et frustrés, attifés de bonnets à la Klu Klux Klan. Là encore il faut lire Jean Dumont pour découvrir une vérité non susceptible d’être enseignée. Dumont cite Henry Kamen, selon qui seule l’inquisition espagnole choisit de ne traiter la sorcellerie « que par la prédication, comme une maladie, un entraînement psychologique qu’elle réussit à éradiquer du sud des Pyrénées, sans verser de sang ».

En outre, un pan de l’historiographie s’intéresse aux études ethnologiques menées par l’Inquisition espagnole, notamment aux débats des inquisiteurs, dans lesquels l'un d'entre eux, Alonzo de Salazar Friars explique que la sorcellerie n’existe pas, que c’est le fait de rumeurs. Tout le problème consiste donc à mettre fin aux rumeurs et à « éduquer les gens ». Les études de l’Inquisition espagnole sur ce phénomène sont « des chefs-d’œuvre de recherche ethnologique, psychologique, médicale, parce que dans l’Inquisition espagnole il y a toutes les compétences, ce qu’il n’y a eu dans aucune autre Inquisition » (Jean Dumont « débat » in « La violence au service de la foi : l’exemple de l’Inquisition », ouvrage collectif de Renaissance Catholique : Repentance. Pourquoi nous ne demandons pas pardon). Pendant ce temps-là l’Ecosse protestante fait périr des dizaines de milliers de prétendues sorcières, tandis que Calvin place 60 inculpées sur le bûcher, à Genève (qui compte alors entre 2000 et 3000 habitants).

En France, ce sont les Parlements qui s’amusent à les brûler : certes, il s’agit bien d’une Inquisition, mais d’une Inquisition laïque, « la plus abominable » qui soit. C’est bien parce que le pouvoir temporel s’est substitué au spirituel qu’on en est venu aux pires atrocités en France. Cette déviation remonte à l’an 1544, lorsque François Ier, par l’Edit de Fontainebleau, transfère à la justice laïque les pouvoirs pontificaux de l’Inquisition afin de lutter contre l’hérésie (qui n’est pas seulement jugée comme dangereuse d’un point de vue religieux, mais aussi national). L’année suivante, les Vaudois de Provence sont massacrés (5000 hommes, femmes et enfants !) par les troupes du roi : jamais aucune inquisition catholique n’a fait cela. Sous Henri II, ça ne s’arrange pas : plus de 500 protestants sont mis à mort par cette même inquisition laïque. Voilà les beaux fruits d’une institution que l’on coupe de sa raison d’être, de sa tête pensante. Car, il faut le savoir, les Inquisiteurs espagnols étaient tous des savants érudits chrétiens, des hommes d’une probité irréprochable, ce qui n’était pas nécessairement le cas de tous les pourfendeurs de sorcière ou de protestants en Europe...

La plupart des représentations de torture par l'Inquisition datent du XIXe siècle "scientiste", quand il ne s'agit pas de gravures protestantes, anti-catholiques ...


En ce qui concerne la torture, soi-disant pratiquée à outrance par les Inquisiteurs espagnols, elle ne pouvait être décidée que par une sentence particulière signée de l’évêque. Il fallait en outre un jugement spécial ... Bref. Cette torture devait avoir lieu en présence d’un médecin car le supplicié ne devait pas mourir. Enfin la torture était rare, très rare. Des statistiques existent : pour 500 cas d’arrestations dans l’Inquisition de Valence, on ne dénombre que deux cas de torture... L’historien britannique H. Kamen affirme que l’Inquisition « doit être jugée avec sympathie pour tout ce qu’elle a fait pour réduire la place de la torture dans l’institution judicaire ». Quant aux soi-disant peines à perpétuité, il faut savoir que le mot « perpétuité » lui-même est une formule scolastique, et que la perpétuité ne durait pas plus de cinq ans. Dominguez Ortiz, historien, l’a découvert à sa stupeur... Dans son Autos de la Inquisicion de Sevilla, paru en 1981 à Séville, où il confronta archives et documents, D. Ortiz expose les faits : à Séville, les prisonniers se servaient de la prison comme d’un hôtel de nuit : ils sortaient tous les jours de l’aurore au crépuscule, se promenaient dans la ville et pouvaient vaquer à leurs affaires. Cela n’est pas un hasard extraordinaire puisque, en vérifiant, Ortiz constata qu’il en allait exactement de même à Grenade...

S’étonnera-t-on maintenant d’apprendre que jamais les inquisiteurs espagnols ne condamnèrent les œuvres de Galilée ? Et encore, à la décharge de l’Inquisition romaine, jamais Galilée ne fut torturé ni même emprisonné par elle. Non content d’avoir volé le concept de la lunette grossissante à un collègue, cet homme si prisé des Lumières finit paisiblement ses jours, dans sa demeure, au milieu de sa cour qui se préparait à lui dresser un autel de martyr pour la postérité, alors que Galilée n’était qu’un fat présomptueux. C’est en tout cas ce que révèle un de ses biographes, dans une émission à écouter en intégralité ici (également téléchargeable au format MP3).


Le procès de Galilée face à l'Inquisition romaine: ni torturé, ni emprisonné...


Si ce sujet vous intéresse, je ne peux vous recommander assez fortement la lecture des ouvrages de Jean Dumont, en priorité:

L’ « Incomparable » Isabelle la Catholique, Paris, Criterion, 1992, livre à l'aide duquel j’ai écrit ce billet, et que j'ai largement paraphrasé.

Le Procès contradictoire de l’Inquisition espagnole, Genève, Editions Crémille et Famot, 1983. La lecture de cet ouvrage achève de vous déciller les yeux sur les mythes lus dans les B.D., vus à la télé, etc...

Si toutefois vous n'aimiez pas la lecture, vous pourriez écouter cette très intéressante intervention d'une journaliste au sujet d'Isabelle ici, qui résume bien le sujet.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Chère Neodyme
Bravo pour votre dernier billet !
Quelle femme cette Isabelle ! Et comme tout cela est bien actuel : tenez comparons, voulez vous, les lignes directrices prises par Isabelle la Catholique avec la politique menée actuellement par votre cher président :

* Sécurité des populations : biens que faussées, les statistiques des violences contre les personne en France, ne cessent de croitre ils osent même en parler à la radio officielle.

* Choisir des conseillers du gouvernement qui n’appartiennent pas aux lobbys : et bien chez vous c’est tout le contraire ! Et ça donne des résultats visibles à l’œil nu : suppression de la pub à la TV, réforme des systèmes d’admission aux grandes écoles etc

* Des avocats gratuits pour les pauvres : la réforme de la justice en France va encombrer considérablement les tribunaux et les pauvres n’auront plus les moyens d’attendre donc de se défendre.

On pourrait continuer sur chaque point majeur… non ce n’est pas S…..y le cathodique mais Isabelle la Catholique que je préfère !

Allez la neige a fondu à Bruxelles, je sors.
Bien à vous
Leon

Neodyme a dit…

Cher Léon,

Merci pour votre commentaire!

Je n'avais pas osé la comparer à notre chef d'Etat, mais plutôt à la présenter sous un jour différent de celui auquel nous habitue la nomenklatura.

Votre raisonnement est très juste et la mémoire du règne d'Isabelle inflige une gifle à la l'idée que seule la démocratie libérale offrirait le meilleur appui pour son peuple.

A bientôt cher Léon !

Anonyme a dit…

oulalal c'est long et c'est beau !!!!!
il n'est pas possible de lire cela au boulot...

allez hop un copier coller sur clé usb !
je lirai votre oeuvre pendant le diner !

et admirez ces vers si joliment placé,
que les 5 minutes de pause m'ont inspiré...

Manatane

Neodyme a dit…

Merci cher Manatane pour votre poème charmant ! :)

Duck Doudou a dit…

Néodyme,
votre essai met en avant l'une des plus grandes difficultés de notre temps: le jugement du passé. L'objectivité n'existe pas, nul ne peut "raconter une histoire" sans y adjoindre l'expression de sa pensée profonde et ce malgré sa bonne volonté. A ce titre, l'histoire nous est raconté selon le "mode", l'histoire devient une "fashion victim". Nul n'ignore la subjectivité politicienne flagrante de l'éducation nationale et des médias. Et qui ira vérifier quoi que ce soit? Dans notre culture zapping, canapé-télé, qui fera l'effort de vérifier ce qu'il voit ou entend? Comme le célèbre "historiquement correct", vous contribuez à nous aider à mieux discerner notre passé et à nous libérer de la pensée unique. A ce titre donc, je vous dit merci !
Duck

Neodyme a dit…

Merci de votre réflexion, mon cher Duck.
Je suis flattée d'être comparée à l'auteur d' "Historiquement correct" mais, à mon tour, la justice m'enjoint de reconnaître le point de vue "catholique" que j'ai adopté pour la relation historique de la vie d'Isabelle Première de Castille (cela dit je pense que c'était assez visible dans l'article :D)

Il est vrai que l'histoire s'écrit comme un roman. Et que certains écrivent l'histoire ainsi. Il ne s'agit pas alors de romans historiques hélas! mais de véritable Histoire avec un(e) grand(e) H(ache).

Heureusement qu'il existe des auteurs comme Jean Dumont, Régine Pernoud (morts, hélas), Colette Beaune, Sévillia, Jacques Heers, Sylvain Gouguenheim, pour remettre les pendules à l'heure quand il le faut!

Bises virtuelles ,

Anonyme a dit…

Bravo Neodyme pour votre travail sur Isabelle la Catholique. Si vous me permettez de compléter, pour éclairer vos lecteurs : pour ceux qui voudraient revoir le replay de l'émission Secrets d'Histoire qui lui était dédiée, c'est ici : http://www.myskreen.com/emission/3894755-secrets-d-histoire/4695407-isabelle-la-catholique

Neodyme a dit…

merci pour votre commentaire anonyme; c'est toujours mieux en images !

Unknown a dit…

Bonjour,

De quels manuels d'histoire parlez vous (pour les 100,000 victimes brulés). J'aimerais beaucoup avoir les références!

Cordialement,

Marie R.

Unknown a dit…

Bonjour, savez vous où je peux trouver le texte du testament d'Isabel La Catholique l. Merci bien